samedi 14 avril 2012

La revanche du comics


Hier donc, il a fait plutôt moche. On avait plein de boulot à la librairie, parce que les BD ça se range pas tout seul einh, mais on a quand même trouvé le temps de lire comme promis.
Premier album à passer sur le billot: TURF, chez Emmanuel Proust, un éditeur capable du meilleur (Last Days of American Crime) comme du on-s'en-fiche (pour vous dire, j'en ai lu, mais je n'en ai même plus souvenir).
Ici, ça ressemble à American Vampire, avec un peu de Mad men, un peu de Underworld, et un peu  de Cow-Boys et Envahisseurs. Personnellement, je trouve que ça fait beaucoup, voire un peu trop. Ça reste une BD agréable à lire, en deux tomes seulement, avec de beaux dessins à la Alex Maleev. J'attends le tome 2 pour un avis définitif...

Deuxième concurrent: NEAR DEATH, chez Atlantic.
Notre "héros" est un tueur à gage qui, suite à une brève mort clinique, décide de se racheter histoire de ne pas aller pourrir en Enfer. Il va donc inverser les rôles, traquant les tueurs et sauvant les victimes.
Voilà un polar qui sent bon le cinéma... Malgré le "tome 1" sur la couverture, on peut se contenter de cet album et le lire en mettant la musique de Jason Bourne à fond. Dessins moyens mais rythme rapide, plein de rebondissements pas vraiment originaux mais qui fonctionnent: que demander de plus pour se détendre?

Troisième concurrent (oui, il a fait VRAIMENT moche): SUPERIOR, chez Panini.
Bon, c'est un peu facile, voilà un titre qui n' a pas franchement besoin de pub pour trouver son public, mais ça me fait plaisir.
Ca me fait plaisir parce que Mark Millar a tendance à se reposer sur ses lauriers et à faire du Mark Millar jusqu'à l'insipide (Nemesis, franchement?). Et là il nous pond Superior, et on se rappelle pourquoi on l'aime.
Superior, c'est l'antithèse de Kick-Ass: le super-héros naïf dans un monde de brutes. Avec Kick-Ass, Millar malmenait le mythe du super-héros et le confrontait au pessimisme du monde réel. Avec Superior, il se répond à lui-même: "et si le monde réel n'était pas si nul"? Et si ça commençait à bien faire, le cynisme, l'ironie et les méchants qui gagnent à la fin?
Le héros de Superior est un gamin normal, sympa - et handicapé. Acquérir des pouvoirs du jour au lendemain (et quels pouvoirs!) ne va pas le rendre mesquin ni raté, il va juste rester lui-même (ce qui donne des scènes assez savoureuses, avec un big guy taillé comme un tank mais se tenant et parlant comme un gamin). Et il veut être un gentil, un vrai. Nous, on le sait, on connait: Superior, c'est Superman.
Alors bon, on le connait le Millar, on sait qu'il ne va pas pouvoir tenir longtemps avant de redevenir méchant (à la fin de ce premier tome, on sent bien que ça va pas tarder à partir en cacahouète), mais son postulat de départ est méritant, et son traitement savoureux.
C'est pour ça que ça me fait plaisir.

Il parait qu'il va encore pleuvoir.

1 commentaire:

Johan a dit…

Wow! Le blog passe en vitesse lumière! J'adore les commentaires. Enfin le petit plus qui fait la différence avec une simple énumération des sorties de comics. Bon boulot :)